• Le retour de Martine Aubry

     



    Portrait d'une femme de retour au 1er plan
    :

    Elle revient de loin. Au début de l'année, alors que la campagne des municipales n'avait pas encore commencé, ils auraient été très peu au PS à miser sur une victoire de Martine Aubry dans la course à la succession de François Hollande. Alors forcément, son retour au premier plan de la scène politique, à 58 ans, surprend, étonnant même ? pas tant que ça, explication :

    En pleine campagne pour sa réélection à Lille, Martine Aubry n'est pas encore dans le coup. Mais la «dame des 35 heures» cache de moins en moins son envie de revenir au premier plan de la scène nationale. Son CV comporte plusieurs atouts. Fille de Jacques Delors, elle ne peut pas être soupçonnée d'être antieuropéenne. Ministre du Travail sous Lionel Jospin, elle a l'expérience gouvernementale. Mère des 35 heures, elle est la dernière socialiste à incarner une réforme emblématique de la gauche. Maire de Lille, elle a succédé en 2001 à Pierre Mauroy, la grande figure du socialisme à la française. Sa réélection, haut la main, en mars, vient essuyer les larmes de sa défaite aux législatives de 2002. Localement, Martine Aubry s'est alliée avec le MoDem pour sa réélection, mais refuse tout accord national.

    Peu convaincue par Ségolène Royal pendant la présidentielle, Martine Aubry était restée en retrait à Lille. Elle s'était contentée d'accueillir la candidate dans sa ville, point de passage obligé de toute campagne présidentielle socialiste, mais en masquant à peine son animosité. «Je n'ai pas aimé notre façon de faire de la politique en 2007», disait-elle en pensant à toutes ces bizarreries ségolénistes.
    La démocratie participative ? «La politique, ce n'est pas demander à chacun ce qu'il veut pour ensuite lui promettre», attaque-t-elle régulièrement. L'ordre juste ? «C'est juste l'ordre», persifle-t-elle. Martine Aubry rêve de prendre sa revanche sur Ségolène Royal qui, sur bien des points, est son exact contraire. Les deux femmes ne se sont jamais appréciées et Royal n'a pas hésité à critiquer les 35 heures. Pour éviter que cette réforme se retourne contre elle pendant la campagne, Aubry prend les devants : «Les 35 heures ont créé des emplois, elles étaient une réponse adaptée lorsqu'elles ont été mises en œuvre.» Sous-entendu : ce n'est plus forcément la bonne réponse aujourd'hui.

    Et Ségolène Royal dans tout ça ?

    Quand à Ségolène Royal, après la tempête, le calme:  elle qui a perdu d'un cheveu - 102 voix d'avance pour sa rivale - la course à la direction du PS, a déjà tourné la page, s'adressant directement, dans un message internet, à ses partisans.
    Finies les menaces de recours en justice contre un scrutin qui lui a "volé la victoire", ou de manifestation devant les grilles de Solférino. De quoi rassurer l'ex-patron, François Hollande, pour qui "cette belle rue de Solférino, une rue de bataille, doit être maintenant une rue d'armistice".
    L'ex-candidate à la présidentielle se projette dans l'avenir, avec une stratégie très aboutie. Elle entend rassembler son camp avec un but proclamé: la présidentielle. "2012, c'est bientôt, 2012 c'est demain", lance-t-elle dans son message vidéo.

    Et maintenant ?

    Aubry a laissé la porte ouverte aux royalistes dans sa nouvelle équipe de direction. «Nous ne faisons pas de la politique de la même manière, elle a défendu une autre ligne politique» mais elle est entourée de «gens compétents» qui ont leur place dans la future direction, a assuré Aubry. Reste que la constitution de son équipe s'avère compliquée. Chez les hollandais, Michel Sapin plaide pour une direction large «sans majorité, ni minorité».

    Du côté de Benoît Hamon, qui avait appelé à voter pour la maire de Lille après son élimination au premier tour du vote pour le premier secrétaire, on assure qu'il n'est pas automatique d'entrer dans l'équipe de direction. D'autant que, contrairement à ce qu'avait assuré Martine Aubry mardi soir, on soutient qu'aucun texte commun n'est à l'étude entre la nouvelle première secrétaire, Bertrand Delanoë et l'aile gauche du PS. Tout juste Benoît Hamon se risque-t-il à livrer un conseil pour diriger le parti : «Faire comme Nicolas Sarkozy ou Margaret Thatcher avec leur camp : revenir aux fondamentaux : les salaires, la construction européenne, les services publics.»

    Mon avis : cette fois Martine Aubry est vraiment élu 1ère secrétaire du parti Socialiste, il y en aura eu des rebondissements. Mais cette guerre au PS est elle finit ? Je ne pense pas que les deux femmes, vont travailler main dans la main dans les semaines à venir, alors que hier elles se détestaient. Pourtant à 1ère vu elle pourrait signer un pact de "non agression". Ségolène Royal parle déjà de 2012 alors qu'elle a echoué à deux electiions (2007 et 2008). Quand à martine Aubry est elle libre ? Sachant qu'elle n'a obtenu que 50% des voix. Quel changement sera fait au PS ? une alliance avec le Modem de F.Bayrou ? exclu par M.Aubry. Si le PS veut redevenir l'opposition en France il faudra du rassemblement, et un rassemblement derrière M.Aubry car c'est elle la 1ère Secrétaire du Parti Socialiste. Mais saura t'elle rassembler ?


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